vendredi 30 novembre 2007

Les journées sont trop courtes

Bonjour papa,
Michel vient de partir conduire Clément et Louis à l'école et moi, j'ai dix minutes à tuer le temps avant de partir travailler aussi... Alors je passe te faire un petit coucou.
Hier, je n'ai même pas su aller te dire bonjour au cimetière; quand je suis partie il faisait encore noir, et quand je suis rentrée, il faisait déjà noir!
Puis c'était la course, on devait avoir l'assureur etc... je me sens tellement vite dépassée et débordée pour l'instant!
En plus, le téléphone sonne, re sonne, et re re sonne sans arrêt.
C'est super gentil, tout le monde prend des nouvelles, mais y'a des jours où j'ai même pas envie de décrocher, juste avoir quelques minutes le soir, pour pouvoir parler un peu avec Michel, profiter des petits ou simplement penser à toi dans mon coin, sans personne pour "m'interrompre".
Aujourd'hui, ça fait deux semaines, 2 semaines c'est court, mais c'est si long en même temps.
Hier j'ai parlé avec la prof des petits, son papa est parti quelques semaines avant toi, et elle pense comme nous... que l'absence sera très pénible.
Le plus dur, c'est le soir, je pense à toi avant de m'endormir, mais pour l'instant, j'ai encore du mal à me souvenir des bons moments, je revois tes dernières heures, tes derniers jours...
là, tu étais plus serein, plus souriant, le fait que tu disais un peu de bêtises... mais au moins là, tu ne pensais plus, seul dans ton coin. Je n'arrive pas encore à penser à toi sans verser une larme, ou même par moments sans m'effondrer.
Tu as tellement souffert avant tout celà. Tu ne le méritais vraiment pas.
La semaine dernière, j'ai dû aller chez le doc, j'avais terriblement mal au ventre, c'était des pierres au reins, il m'a fait une piqure et en quelques minutes, c'était réglé, et quand je vois qu'après deux heures de douleur, je ne tenais déjà plus alors que toi, tu es resté comme ça pendant des mois, courageux et fort à la fois!
Je crois que personne ne s'est rendu compte à quel point la douleur t'affaiblissait.
Même nous, qui te voyions tous les jours, on se rendait bien compte que tu diminuais, mais tu étais tellement courageux qu'à chaque fois, on ne pouvait s'empêcher d'espérer encore un peu.
C'est difficile, j'ai l'impression qu'on n'a pas fait assez, pour te montrer à quel point on tiens à toi, et maintenant, j'espère vraiment que tu t'en rends compte.
Pour l'instant, maman est occupée dans tous ses papiers, mais elle m'étonne, elle réagit tellement bien, j'ai peur qu'elle craque dans quelques temps.
Comme Béné l'a dit, dans quelques jours, c'est saint nicolas, votre anniversaire de mariage également, et là, ça va faire un sacré trou à la maison.
Les autres années, tu étais toujours à la salle à manger, avant les petits, avec la caméra où l'appareil photo, parce que tu ne voulais pas louper leur réaction quand ils découvraient leurs cadeaux.
Ici, c'est nous qui allons prendre les photos, et on les affichera sur ton blog... qui sait, tu pourras peut être en profiter un peu?8
Allez mon ptit papa, je vais travailler, encore chez la petite dame où j'étais quand maman m'a rappelée, et je sais qu'à 9h30, j'aurai le coeur serré, et que tu seras très fort dans mes pensées.
Christelle

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Même chose qu'à Béné... Accrochez-vous, et ça ira mieux...