POUSSIERE D’ETOILE
Un long silence s’est installé,
L’automne avance à pas feutrés,
Les feuilles se sont amoncelées,
Près du banc, sur le seuil gelé.
Un long silence plane soudain,
Il rôde, il cherche l’on dirait bien,
Quelque chose ne tourne pas rond,
Près de la mare aux poissons.
Le long silence frappe à la porte,
Attend avec toute son escorte,
Moineaux, mésanges, merles et pinsons,
Derrière la fenêtre d’Yvon.
Tous guettent son pas dedans l’entrée,
Même le chat vient miauler,
Le soleil derrière les nuages,
Soulève un coin des beaux voilages.
Rien ne bouge ; Yvon que fais-tu ?
A cette heure-ci, tu ne dors plus !
Tes amis t’appellent, dis, viens-tu ?
Yvon, tu rêves ? à quoi penses-tu ?
Le jardin t’ouvre sa barrière,
Pour une balade comme hier,
Viens vite dans les sentiers de laine,
Humer la saison des rengaines.
Comme au temps des étés promis,
Quand tu riais avec Marie,
Et que dans l’air, ton rire franc,
Se mêlait au murmure du vent.
Taisons-nous, prêtons bien l’oreille,
Silence…écoutons s’il s’éveille,
Il est, ce matin, fatigué,
Car il a tellement travaillé.
Dis m’chou, dis papa, dis papy,
Ce n’est rien va si t’es parti,
Pour un petit voyage, papy,
Dans les étoiles, là-haut, qui brillent.
A côté de la lune, le soir,
Tu vas éclairer comme un phare,
Nos vies et jeter ta lumière,
En pluie d’étoiles sur nos paupières.
Nous dormirons alors, heureux,
Avec toi brillant dans nos yeux,
Dis m’chou, dis papa, dis papy,
Tu nous aimeras de l’Infini !
Le long silence disparaîtra,
Bientôt, le printemps reviendra,
Les premières fleurs seront pour toi,
Et l’alouette chantera.
Dans le terreau de notre cœur,
Nous cueillerons tout le bonheur,
Que tu as semé dans nos vies,
Pour en faire un bouquet joli.
Le grand silence a disparu,
Les oiseaux aussi se sont tus,
Chante Yvon, chante pour nous,
Chante papa, papy…dis m’chou !
MANOE.
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