Bonjour, Papa!
Tu sais, depuis le décès du monsieur au hôme mardi, par moments, j'ai un peu de mal. J'ai dû essayer de prendre son pouls et je repense que j'ai dû le faire pour toi aussi. C'est moi qui ai dû le faire pour toi et c'était super dur parce je n'étais même pas sûre que tu étais complètement parti. L'impression aussi que toute la famille attendait mon "verdict". Près de toi, je n'étais plus que ta fille, pas une infirmière. Je n'étais sûre de rien. J'étais au téléphone avec l'infirmier des soins palliatifs qui me demandait s'il devait venir ou pas et Sabrina est arrivée à la salle à manger devant et m'a dit d'aller vite près de toi. Ca revient par flashs, c'est dur.
Fabrice est passé hier. Il m'a montré un message que je lui avais envoyé le 14 novembre pour le rassurer parce que quand il t'avait vu la veille, tu as dit beaucoup de bêtises et je lui disais que je t'avais vu et que tu étais vraiment bien et bien orienté. Seulement 2 jours avant. Tu es parti si vite. On a beau y être préparés, c'est toujours trop vite.
Cette semaine, je lisais un article qui dit q'il y a beaucoup de nouvelles molécules qui donnent de longues rémissions aux personnes atteintes de cancer, en particulier celui du poumon. Malheureusement, la médecine peut bien progresser, tu n'en profiteras pas. C'est trop moche. Mais tant mieux pour tous ceux qui pourront bénéficier de traitements comme ça. Pourvu qu'ils en aie conscience. Tu méritais tant de t'en sortir.
Il y a encore eu 2 suicides dans la région il y a peu de temps. Toi tu t'es battu contre la maladie et tu n'en serais jamais arrivé là. Je sais qu'ils avaient sûrement leurs raisons mais eux ont choisi de partir alors que toi tu ne demandais qu'à rester. La vie est vraiment injuste. On ne peut rien y changer. En tout cas je pense beaucoup à toi, même si je n'ai pas été au cimetière depuis jeudi. Tu me manques, en particulier tes "extras" quand on te demandait comment tu allais...
Allez, je te laisse. Bisous bisous.
Béné