mardi 15 avril 2008

Coucou, Papa!
Demain, ça fera 5 mois que tu n'es plus là. C'est dur. J'ai l'impression de ne pas tout à fait réaliser. Par moments oui et à d'autres j'espère que tu reviennes un jour. Tu sais, ce matin, Cognaux a téléphoné à Maman pour dire qu'il venait aujourd'hui. Il est venu chercher le objets qu'on voulait t'offrir. Maman t'a mis un cadre, Fabrice t'a donné son maillot de foot, le numéro qu'il a gardé longtemps quand il jouait à Naômé et nous 2 Christelle on t'a mis une chaussure de la première paire de chacun des petits. Des choses auxquelles on tenait. Je t'ai mis un petit mot aussi. Alors voilà, ton monument est en train d'être installé. Maman est passée voir tantôt, la dalle du dessous est posée. Il est beau, tu sais. Comme Christelle te l'avait dit, quand on a été le choisir, on a tous pensé à choisir quelque chose qui t'aurait plu.
Depuis quelques temps, Elouan me dit souvent: "Papy Yvon a fermé la barrière des cochons". C'est souvent quand il est dans sa chambre qu'il dit ça. Je ne sais pas s'il en rêve. Il n'a pourtant pas connu l'époque où tu avais des cochons. Et je ne me souviens pas lui en avoir spécialement parlé. Il dit aussi très souvent que tu es à l'hôpital. Je me demande si ce n'est pas un peu pour ça qu'il est super excité pour le moment. Peut-être qu'il ne comprend pas pourquoi il ne te voit plus. Je lui ai expliqué hier soir que tu n'avais pas choisi de partir, que ce n'était pas ta faute. Alors il me répond: "Papy, il est triste". Mais je ne sais même pas s'il sait ce que ce mot veut dire. Après il m'a dit:"Elouan l'est triste aussi". Je me dis qu'il ne sait peut-être pas exprimer ce qu'il ressent et qu'il fait sentir son malaise en se déchaînant. Une collègue me disait tantôt que si je n'allais pas bien pour l'instant, c'est peut-être parce que j'ai le contre-coup maintenant. C'est vrai que je laisserais bien tout tomber parce qu'un rien me touche. Il y a des choses que je dois affronter au boulot que je n'ai pas la force ni le courage de supporter maintenant mais je me vois mal me mettre en "maladie". Physiquement, je vais bien. On n'a jamais eu l'habitude de "carotter", on t'a vu aller travailler même malade. Depuis 8 ans que je travaille au hôme je n'ai jamais remis de certificat, je ne suis jamais malade, ou en tout cas jusque là je suis toujours parvenue à y aller même si ce n'était pas forcément la grande forme. Je n'ai pas su prendre de congé de soin palliatif avant ton départ, j'avais peur de m'arrêter trop tôt et que tu apprennes quel genre de congé j'avais pris et que tu baisse les bras. Alors je me vois mal arrêter maintenant alors que je n'ai plus de temps à passer avec toi. Tu me manques. Il y a tant de choses que j'aurais voulu te dire. Et je n'ai jamais su, parce que ce n'était pas dans notre mentalité de parler de nos sentiments. Encore maintenant, j'ai l'impression que si je commence à formuler tout ce que je ressents, je vais exploser. Tu es dans mon coeur, je pense très souvent à toi. Je sais que la journée de demain risque d'être difficile. Je vais faire des galettes pour Liam aller en Angleterre. Je sais que tu les aimais bien, alors je vais les préparer en pensant très fort à toi et je te jure que si je pouvais t'en faire parvenir je le ferais. Bisous bisous, mon p'tit papa! Je t'aime!
Béné

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