Bonjour papa,
Aujourd'hui, ça fait deux mois. Deux mois que tu nous as quitté, deux mois que toute notre vie a changé; deux mois que rien n'est plus pareil et qu'on a tous du mal à savoir où l'on en est.
Dh'abitude, je trouve que le temps passe vite, parfois même beaucoup trop, mais ici, j'ai l'impression qu'il y a une éternité.
J'ai failli me relever hier soir pour venir t'écrire un petit mot. J'ai encore mis une éternité à trouver le sommeil, et à une heure trente j'étais toujours entrain de regarder la télé.
Quand on s'est couchés, j'ai commencé à penser à l'anniversaire d'Alain qu'on va organiser, il aura 70 ans fin du mois, forcément, tout un tas d'autres images me sont venues à l'esprit... l'organisation de tes 60 ans puis je passe d'une image à l'autre, pour toujours en revenir à celles des derniers jours.
Hier, je n'arrivais pas à mettre de côté celle du jeudi, la veille de ton départ, quand maman devait aller faire quelques courses et n'osait pas te laisser seul; alors je suis venue près de toi, avec les petits, et, comme tu ne parlais plus beaucoup, j'étais mal à l'aise, parce que je ne voulais pas te donner l'impression d'être venue "te garder ou te surveiller", alors, pendant que j'étais là, j'ai déballé la planche à repasser de maman et je suis venue repasser près de toi.
Tu étais un peu "perdu", on a même ri après, parce que tante Eliane a téléphoné, elle voulait le numéro de téléphone d'Annie Dion (elle voulait lui faire savoir que tante Marthe était partie) et tante Eliane m'a demandé si tu savais où Annie habitait, pour pouvoir chercher son numéro, tu m'as juste répondu "oui" avec un grand sourire, mais tu ne m'as jamais dis où c'était... Et justement, ce jour là, tu étais souriant, tu ne disais plus que tu avais mal, tu n'avais plus l'air pensif ou tracassé, on devrait garder cette image de toi. Mais pour l'instant j'ai encore beaucoup de mal pour ça.
Tu as demandé à boire plusieurs fois, et Clément était aux petits soins pour toi, c'est lui qui venait à chaque fois tenir ton verre, tu buvais tellement vite, j'avais peur que tu n'avales de travers...
Tu vois, hier, c'était toutes ces images que j'avais en tête, j'ai l'impression que tout ça s'est passé il y a une éternité, et pourtant, il y a à peine deux mois.
C'est tellement long sans toi!
Maman est allée passer la voiture au contrôle technique hier pour la première fois, elle est passée, mais tu vois, d'habitude c'est toi qui faisais tout ça, ça te paraissait tellement logique.
Chez nous, rien de bien spécial, les petits commencent les entrainements de foot en salle ce soir, et ils ont encore un tournoi samedi.
Je sais que ma journée va être longue, parce que je n'ai pas le moral, en plus, je n'ai presque pas dormi, je suis fatiguée, et tout l'après midi, je travailler chez un jeune monsieur qui a perdu sa femme il y a quelques années dans un accident de voiture, et la dernière fois que j'y suis allée, il a beaucoup parlé d'elle, et moi, de toi qui étais malade, et ici, comme ça fait un bout de temps que je ne suis plus allée chez lui, je m'attends à "et votre papa, comment il va?".La question qui tue...
Enfin, on ne peut pas se protéger de ce genre de choses, et elles arriveront encore.
Allez papa, je te laisse, je vais aller travailler.
Gros bisous
Christelle
mercredi 16 janvier 2008
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