lundi 14 janvier 2008

Bonjour, Papa!
Hier soir, j'ai eu gros coup de cafard. Je ne sais pas pourquoi, je me suis mise à penser à tes mains. Quand j'étais petite, je me souviens que j'adorais tes mains. Je sais que c'est bizarre mais le fait qu'elle soit rêches et toujours un peu noires (de restes de graisse), je trouvais que c'était bien. Peut-être que c'est parce que ça voulait dire que tu travaillais beaucoup et que j'ai toujours été fière de toi sans jamais te le dire. Mais je suppose que tu le savais puisque j'étais toujours collée à toi et que je ne prétendais pas laisser ma place dans la voiture, toujours derrière toi. Si Fabrice ou Christelle s'installait là pour me faire râler ça marchait à tous les coups. Il y a aussi toutes les nuits où après que j'ai été brûlée, tu passais des heures à frotter avec tes mains sur les bandages parce que les plaies chatouillaient. C'était en plein hiver et donc tu passais des journées et des nuits complètes au service d'hiver et pourtant tu n'hésitais pas. Je ne me souviens pas que tu aies rouspété une seule fois. Pourtant tu devais être épuisé. Mais tu le faisais quand même pour me soulager.
Hier soir je n'ai pas non plus arrêté de penser à tes dernières heures quand tu ne voulais pas qu'on te lâche la main. Chaque fois qu'on laissait un peu ta main, tu nous agrippais comme si tu avais peur d'être seul pour partir. Mais tu ne l'étais pas. Il y avait du monde autour de toi. Ce jour-là, quand je suis arrivée, je t'ai demandé si ça allait et tu m'as répondu oui (comme d'habitude) puis je t'ai demandé si tu avais peur et tu m'as répondu: non, je n'ai pas peur. Ce sont les derniers mots que je t'ai entendu dire. Quand Serge est arrivé et qu'on t'a dit qu'il était là tu t'es retourné. Puis je crois qu'après, comme le docteur t'a fait une injection qui t'a fait dormir, tu n'entendais plus trop ce qui se passait. En tout cas c'est ce que j'imagine puisque tu ne réagissais plus aux bruits. J'avais terriblement peur de ne pas être là pour tes derniers instants. Heureusement j'ai pu te dire que je t'aimais et j'espère que tu as entendu ça. La veille, quand je suis partie, j'ai été t'embrasser et je ne le regrette pas. Parce qu'on avait perdu cette habitude là de se faire la bise et c'est dommage. Je me dis juste parfois que j'aurais dû te regarder différemment, cette dernière fois où on a encore rigolé. Mais finalement c'est peut-être mieux ainsi. J'ai la chance d'habiter tout près et d'avoir pu être là tous les jours. Tu me manques terriblement et je m'en veux chaque fois que je ri ou que je passe une bonne journée. Je me dis que c'est pas normal d'être déjà comme ça alors que tu es parti depuis moins de 2 mois. Il y aura tout juste 2 mois ce mercredi. Je m'en veux de ne pas t'avoir dit la vérité quand on a appris que cette saloperie de maladie prenait le dessus. On a eu peur que tu baisses les bras et j'espère vraiment que tu ne nous en veux pas. On a vraiment voulu bien faire.
Merci d'avoir été un papa aussi génial, toujours là pour rendre service à tout le monde. Plein d'amour pour tous ceux qui t'entouraient. J'espère que tout ceux qui t'ont bien connu ne t'oublieront jamais et se souviendront du petit homme super que tu as toujours été. Moi en tout cas je penserai toujours à toi.
Bisous tout là-haut.
Béné

1 commentaire:

christelle a dit…

Tout ce que tu as écris est tellement vrai, si seulement il pouvait nous lire et savoir ce qu'on pense de lui.